Entretien Gollnisch (18) : Comment la défense de la vie serait-elle compatible avec le rétablissement de la peine de mort dans le programme du Front National ?

Bruno Gollnisch et la défense de la vie humaine

Dans le numéro de Minute à paraître demain, Bruno Gollnisch s’exprime sur l’avortement et la peine de mort. Extraits :

Rebondissant sur son intervention lors de la 8è Journée mondiale contre la peine de mort :

« J’ai été écoeuré par les interventions dégoulinantes de bons sentiments à l’égard des coupables, et parfaitement indifférentes au sort des victimes, qui ont été celles de la quasi totalité des orateurs. Et j’ai été choqué par la confusion volontaire qu’ils font entre la peine de mort pratiquée par les régimes autoritaires ou totalitaires comme moyens d’intimidation, et la peine de mort en vigueur dans des Etats de droit, où je dois dire qu’en l’état actuel des choses, il y a quand même un fait avéré, c’est qu’elle permet, là où elle est encore en vigueur, de sauver un certain nombre de vies. Car les cas d’assassins libérés qui récidivent ne sont pas rares, et les assassins exécutés, eux, ne récidivent jamais« .

« Quand on est en face de cas comme Dutroux ou Fourniret, quelle autre sanction appliquer? Est-il plus humain de les enfermer jusqu’à la fin de leurs jours, à supposer qu’on ne les libère point, ce dont je doute? »

« Oui [c’est compatible avec ma foi catholique] parce que je crois qu’à l’égard de celui qui a délibérément privé les autres de la vie, la peine de mort est un moyen de légitime défense de la société et qu’elle peut être, pour le coupable lui-même, le moyen de sa rédemption« .

« Je ne suis pas un fanatique de la peine de mort. S’il y avait un moyen de protéger la société des criminels multirécidivistes par un moyen autre, j’y souscrirais. Je préfèrerais que l’on protège toutes les formes de vie innocente, quitte à protéger aussi la vie des coupables, plutôt que l’inverse« .

Plutôt qu’une Journée mondiale contre la peine de mort, vous préféreriez une Journée mondiale de la protection et de l’accueil de la vie innocente. Qu’appelez-vous « la vie innocente »?

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Intervention de Bruno Gollnisch à la journée mondiale contre la peine de mort

INTERVENTION AU PARLEMENT EUROPEEN

de Bruno GOLLNISCH

Journée mondiale contre la peine de mort

06/10/2010

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Pour la huitième édition de la journée mondiale contre la peine de mort, j’aurai une pensée émue pour tous ceux à qui elle n’a pas été épargnée.

Pour les 200.000 enfants à naître innocents que l’on fait disparaître chaque année en France.

Pour Anne Mougel, cette jeune femme de 29 ans assassinée il y a quelques semaines à coup de tournevis par un récidiviste.

Pour ce gamin de 4 ans égorgé il y a dix jours à Meyzeu près de chez moi.

Pour ce vieil homme poignardé en janvier à Roquebrune par un homme qui avait déjà été poursuivi pour des agressions au couteau.

Pour les 6 à 700 innocents assassinés chaque année en France et combien de milliers d’autres en Europe et dans le monde.

Pour Marie-Christine Hodeau, Nelly Crémel, Anne-Lorraine Schmitt, et tant de leurs semblables dont le seul tort a été de croiser un jour la route d’un criminel que souvent la loi avait permis de libérer après un premier crime odieux.

Pour les victimes de tous les Dutroux, les Evrard et les Fourniret dont la vie, si elles ne l’ont pas perdue, a été saccagée.

Pour les morts de Londres, de Madrid et d’ailleurs victimes du terrorisme aveugle.

Je pense à eux parce que pour les victimes, on n’organise pas de journée mondiale. Mais souvent les bourreaux, eux, méritent la peine de mort.

Dans un Etat de droit, et là seulement, la peine de mort n’est pas un crime d’Etat. Elle permet de protéger définitivement la société et la population contre ces criminels dont c’est aussi, parfois, la seule voie de rédemption.