Bruno Gollnisch était l’invité ce vendredi de la rédaction de Nice-Matin. Celui qui fait figure d’outsider pour prendre la relève de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front National, croit toujours à une surprise face à Marine Le Pen. Il a répondu aux questions de nos journalistes. Extraits.
Si vous êtes élu président du FN serez-vous aussi candidat à la présidentielle?
Il y a une différence entre Marine Le Pen et moi sur ce point. Elle se dit déjà en campagne pour l’élection présidentielle. Je suis, pour l’instant, exclusivement candidat à la présidence du Front national. S’il s’avérait qu’elle a davantage de chances que moi pour 2012, je ne me sentirais pas humilié de soutenir sa candidature.
Elle rejette pourtant ce partage des tâches, vous à la présidence du parti, elle à la présidentielle…
J’irai alors, si je suis président du FN, dans la bataille de 2012 sans états d’âme. Je crois que je ne dépareillerai pas dans le panel de candidats qui s’annonce aujourd’hui.
Marine Le Pen récuse des alliances avec les partis traditionnels. Partagez-vous ce point de vue?
Cette position me paraît excessive. Cela me paraît être une surenchère, peut-être pour se démarquer des insinuations qui ont été faites à son sujet. On ne peut pas parler ainsi à l’avance.
En 2012, un accord de second tour est-il envisageable avec l’UMP?
À la présidentielle cela me paraît impossible. Je n’attends rien de l’état-major de l’UMP. La question des alliances suppose que vous ayez un partenaire fiable acceptant de mettre en œuvre au moins une part de votre programme. Après 2012, en revanche, je pense que nous pourrons former un groupe où viendront nous rejoindre les débris de l’UMP, ce conglomérat hétéroclite qui ne survivra pas à l’échec programmé de Nicolas Sarkozy. En revanche, s’il y a des élus locaux ou des blocs qui se détachent de ces formations et souhaitent s’entendre avec nous, pourquoi nous en priverions-nous si cela nous permet d’accéder aux commandes?
Vous voulez transformer l’essai de 1998, ces présidents de Région de droite élus grâce aux voix du FN…
L’opération, dont j’ai été le principal artisan en plein accord avec Jean-Marie Le Pen, a été à deux doigts de réussir. Les états-majors ont resserré les boulons, Jacques Chirac est intervenu publiquement. Si Nicolas Sarkozy échoue, il ne sera plus en mesure d’y faire échec.
Si vous êtes candidat en 2012 quelles seront les grandes lignes de votre programme?
Il faut revenir sur la libre circulation des marchandises, en rétablissant des taxes douanières, face à la concurrence déloyale de pays qui font travailler leur population dans des conditions de quasi-esclavage, ce qui contraint aux délocalisations et crée des faillites. Même remise en cause de la libre circulation des capitaux à cause de laquelle une crise limitée comme celle des subprime a failli créer une banqueroute généralisée en Europe. Il faut enfin encadrer la libre circulation des personnes, synonyme de submersion migratoire.
Êtes-vous toujours favorable à la préférence nationale?
Oui, c’est d’ailleurs la meilleure façon d’arrêter sans violence le flux continu de l’immigration.
Le « oui » des Suisses à l’expulsion des étrangers délinquants : un exemple à suivre?
À double titre. Parce que je suis favorable au référendum d’initiative populaire et parce que je défends l’expulsion des étrangers perturbant gravement l’ordre public. Cela permettra de vider le tiers de nos prisons. En appliquant la déchéance de la nationalité française à l’égard des doubles nationaux naturalisés de fraîche date commettant des crimes ou des délits, on en videra les deux tiers. Ce qui fera de la place pour les voyous bien de chez nous!