Qui sommes-nous? 5ème volet

Nous poursuivons notre argumentaire, à la suite du 4ème volet:

Certains, dont l’épaisseur doctrinale est plus relative, préfèrent cependant, de bonne foi sans doute, déserter le terrain idéologique lorsqu’ils le pensent définitivement conquis par l’adversaire. Ce faisant, en ne les dénonçant pas, ils cautionnent tacitement certaines idées profondément contraires aux principes sous-jacents au projet politique du Front National. Car qui ne dit mot consent. Nous pensons au contraire qu’il faut reconquérir le terrain doctrinal, porter la contradiction à nos adversaires, introduire le doute dans les milieux gangrénés par le politiquement correct, déstabiliser l’ennemi, bousculer les idées convenues. Car nous croyons que les valeurs que nous portons sont profondément humaines : et qu’il nous est donc possible de les rendre accessibles en réveillant le sens commun des français, endormi par l’idéologie. C’est là toute la différence entre la démagogie et la diplomatie : le démagogue nivelle le discours et cherche à plaire à l’électorat, à flatter l’opinion. Il recherche ainsi le plus petit dénominateur commun en vue du plus grand nombre d’électeurs. Le diplomate au contraire fait venir son interlocuteur sur son terrain, il l’amène à penser comme lui à force d’arguments, de dialectique, de rhétorique, et de persuasion.

Car à force de ne pas exprimer ses idées, à force de les taire, on finit par les abandonner. A force de ne plus oser soutenir ce que l’on croit, on finit par ne plus le croire. Il y a là en effet une pente naturelle : l’expérience nous enseigne que toute modification du discours, en vue de diminuer ou d’atténuer l’expression de notre pensée politique, en vue d’estomper certains fondamentaux, a vocation, après s’être imposée dans l’opinion, à être intégrée dans le programme. Cette tentation de rejoindre l’idéologie dominante est souvent plus séduisante, car elle est bien commode…

Tout en tenant ferme sur le terrain des principes, la politique, qui est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire, nous engage il est vrai, dans la perspective d’un redressement graduel, à tolérer en l’état certains maux. C’est ainsi que le programme du Front, plutôt que d’exiger immédiatement l’abrogation de la loi Veil, propose de relancer une grande politique familiale et nataliste afin de rendre caduque la loi sur l’avortement, et de lui susciter dans le même temps des alternatives. Il reste que nous ne devons pas céder sur les principes en même temps que nous tolérons un mal, il reste que notre discours ne doit pas s’affadir en même temps que nous voulons améliorer la situation, au risque sinon de rendre inutile, en s’interdisant de la justifier, toute dynamique de redressement entreprise.

Nous refusons donc de céder aux chants des sirènes et de sacrifier notre idéal politique sur l’autel de la « communication ». Une telle démarche porte d’ailleurs en elle les germes de la contradiction. Car la communication, par définition, est subordonnée au projet dont elle doit assurer la promotion : elle consiste à rendre accessible notre idéal et à y rallier nos interlocuteurs. Non pas à l’abandonner par démagogie, ni à évoluer sur le terrain idéologique de l’adversaire et à reprendre son argumentation. Cette dernière attitude politique serait d’ailleurs révélatrice de notre incapacité à convaincre avec nos arguments et à gagner sur nos idées. Retourner l’argument de l’adversaire contre lui peut s’avérer, d’un point de vue dialectique, stratégiquement profitable, pourvu que l’on ne finisse pas par penser comme lui. Car c’est une chose de placer son adversaire face à ses propres contradictions, mais cela n’impose pas d’adopter son point de vue, ni de s’identifier à lui. Ainsi, mettre en avant la laïcité pour combattre l’islamisation de la France peut se retourner contre la défense de l’identité nationale, puisque ce concept républicain a été inventé par les francs-maçons, dans un horizon matérialiste qui niait l’existence tout ordre moral ou spirituel, afin de détruire l’identité chrétienne de la France. Nos adversaires peuvent aussi bien, à cette école, dénoncer la culture chrétienne de notre pays, ou encore le caractère ostentatoire de nos clochers et de nos calvaires. La meilleure défense contre l’islamisme, ne serait-ce pas finalement l’affirmation sereine de notre identité chrétienne ?

Qui sommes-nous? 4ème volet

Après le premier, le deuxième, puis le troisième volet, nous poursuivons notre argumentaire:

Aucune de ces conclusions, aucune de ces valeurs ne peut par ailleurs être isolée, marginalisée, ni négociée car elles s’inscrivent toutes dans une même structure de pensée et reposent ensemble sur une certaine vision de l’homme et de la société. Cette vision s’oppose, en dernier ressort, à la pensée libérale qui, finalement, établit l’homme dans un rapport de propriété :

– avec lui-même : « mon corps m’appartient »…l’individu est séparé de son corps et en est rendu propriétaire. Cette grave confusion entre le domaine de « l’être » et le domaine de « l’avoir » accompagne la transformation du corps en propriété privée, c’est-à-dire en marchandise. Dans cet horizon, toute dimension éthique a disparu.

– avec la famille : le mariage, qui était jusque là un don d’amour total et définitif sur lequel reposait la famille, l’équilibre des enfants et celui de la société, est absorbé, dans une perspective individualiste et consumériste qui fait fi de l’intérêt de l’enfant et du bien commun, par le modèle du contrat qui peut logiquement être dissous, ou bien faire l’objet de toutes les expérimentations. L’enfant devient finalement la propriété des parents: il n’est plus un don, il est un dû.

– avec la nation : qui s’identifie donc au marché, dans le ciel duquel toute dimension culturelle voire spirituelle disparaît évidemment.

La culture politique de Bruno Gollnisch correspond exactement à la ligne doctrinale dans laquelle s’inscrit la défense de ces principes fondamentaux de la vie politique: Bruno a en effet définitivement intégré dans son discours la promotion des valeurs traditionnelles et des institutions naturelles tant décriées par les apprentis sorciers de toutes obédiences. Sans remettre en cause les qualités indéniables de Marine le Pen, nous sommes néanmoins contraints de reconnaître qu’elle ne possède pas cette culture politique au même degré que Bruno Gollnisch. Ce qui, à défaut d’en faire une héritière qui s’ignore de l’idéologie dominante et de la pensée libérale, la rend du moins plus fragile et plus vulnérable dans la défense de nos idées, face aux assauts menaçants et répétés du politiquement correct. En revanche, la résistance de Bruno Gollnisch à toutes les expressions de la pensée unique, la constance de son combat face à l’hostilité pugnace de l’adversaire, le qualifie davantage, croyons-nous, en ces temps troublés et vides de repères, à la présidence du Front National.

Bruno Gollnisch, invité du Forum Catholique lundi 14 juin

Dans la perspective de la lettre ouverte qu’il va adresser aux évêques d’ici la fin du mois, le Vice-Président du Front National sera l’invité de Xavier Arnaud sur le Forum Catholique, lundi de 18H30 à 22H00. De Strasbourg, il répondra en direct aux questions des internautes.

Bruno Gollnisch avait déjà sollicité une entrevue avec le Nonce apostolique: il avait demandé à être reçu à la nonciature à la tête d’une délégation afin de remettre cette lettre ouverte au nonce au moment de sa publication. Le nonce l’a finalement renvoyé vers le primat des Gaules, Monseigneur Barbarin, cardinal archevèque de Lyon. Dans cette lettre, Bruno Gollnisch répond aux attaques récurrentes portées par certains prélats de l’Eglise de France à l’encontre du Front National et confronte le programme frontiste avec la doctrine sociale de l’Eglise.

Bruno Gollnisch à l’assaut du FN

Le numéro 2 du Front national répondait hier aux questions des journalistes de Lyon Capitale.fr.  Il revient sur sa candidature à la présidence du FN et sur sa conception de l’identité française :

A propos de la succession du président :

« Je crois que vos confrères font surtout référence au fait que Marine Le Pen passe beaucoup plus que moi dans les media. Mais heureusement (…) ils ne font pas tout et leurs prédictions souvent ne sont pas confortées. Et c’est à nos adhérents qu’il appartiendra de dire celui ou celle qu’ils estiment le plus apte à les conduire dans ce combat. »

« Marine était présidente sortante du groupe en Ile-de-France. Je ne sais pas combien elle aurait reçu de pourcentages en Ile-de-France (…) Elle aurait certainement franchi la barre des 10% mais peut-être n’aurait-elle pas fait beaucoup plus que moi en région Rhône-Alpes. Elle a eu un résultat de quelques points supérieur, qui est un magnifique résultat que je salue absoluement sans équivoque mais dans une région qui est l’une des régions à plus fort potentiel. Moi je préfèrai rester dans ma région comme je l’ai fait dans les bons et dans les mauvais jours, dans les succès comme dans les échecs. »

A propos de l’identité française :

« Des gens qui viennent d’autres civilisations peuvent avoir leur place [en France] à condition quand même, comme quand vous venez chez un hôte, que vous y soyez invité ou que vous ne perturbiez pas l’équilibre de la maison dans laquelle vous entrez. Deuxièmement, à condition que vous en observiez les moeurs et les coutumes. »

« (…) que les français cessent de pratiquer la repentance à répétition. (…) Les français n’ont pas à rougir de leur histoire, n’ont pas à rougir de leur passé, n’ont pas à rougir de leur civilisation. Et ils sont en droit d’imposer à ceux qui entrent sur leur territoire, et qui désirent y rester, non seulement leurs lois, mais aussi leurs moeurs, leurs coutumes, et j’oserai dire jusqu’à leurs goûts. Et si ça déplaît à ceux qui viennent, ils peuvent toujours repartir chez eux! »

Jean

Qui sommes-nous? 3ème volet

Après le premier et le deuxième volet, nous continuons à exposer les motifs de notre attachement à la candidature de Bruno Gollnisch:

A défaut cependant d’avoir reçu une formation solide, les hommes de notre temps sont bien souvent tributaires de l’idéologie dominante : la pensée libérale.

Dans le modèle sociétal issu de la pensée libérale ne subsiste que l’individu et l’Etat, la société reposant ainsi sur l’individu. Nous pensons, au contraire de ce modèle contractuel, que l’homme est un animal politique, et puisque l’on ne fait pas du social avec de l’individuel, nous pensons encore que la société ne repose pas sur le citoyen, mais sur la famille.

Nous dénonçons également une conception païenne de la nation. Nous reconnaissons en effet au deçà de la nation, que la pensée libérale veut réduire à une convention reposant sur la volonté des individus, l’existence de corps intermédiaires au premier rang desquels la famille, et au-delà, alors qu’avec l’émergence de la pensée libérale la politique s’est émancipée de toute métaphysique, l’existence de principes supérieurs.

Nous pensons encore que la patrie n’est pas une idée, ni un concept, et que l’on ne peut donc pas réduire son identité à des slogans abstraits, comme  liberté, égalité ou fraternité. Car ce sont là des valeurs universelles auxquelles tous les pays peuvent souscrire. Alors qu’une identité est par définition particulière. La patrie en effet, on ne l’a pas dans la tête, on l’a sous les pieds ; elle n’est pas une idéologie, mais une réalité charnelle et tangible qui existe à travers ses paysages, sa culture, et son peuple. Mais aussi à travers son Histoire : la France n’est pas née en 1789. La citoyenneté n’est donc pas simplement une adhésion rationnelle à un projet politique, mais une appartenance filiale, dans tous les sens du terme, qui créé des devoirs civiques. Sans quoi, il nous faudrait accepter la Turquie en Europe pourvu qu’elle adhère aux droits de l’homme, et au mépris de toutes considérations historiques, géographiques ou culturelles.

Nous croyons encore, au contraire de la pensée libérale et matérialiste qui réduit l’homme à n’être qu’un producteur ou un consommateur, que l’homme est un sujet moral et qu’il possède une dimension spirituelle. Nous pensons par conséquent que l’économie doit rester subordonnée à la politique, que la nation n’est pas un sous produit de la propriété privée, ni un simple espace d’échange que les frontières viendraient entraver : récusant ainsi l’avènement d’une société marchande toute entière tournée vers la consommation, nous pensons que l’économie est pour l’homme et qu’elle doit contribuer à son bonheur, mais non pas que l’homme est pour l’économie. Sur cette base, nous restons résolument opposés au travail du dimanche qui, dans une perspective ultralibérale,  ne peut être défendu qu’à recours d’arguments économiques, et cela au détriment de la structure du temps social, des besoins  humains, familiaux et spirituels : car l’homme ne vit pas que de pain, et il a besoin de poser son sac.

Telles sont les conclusions qui s’imposent lorsque l’on interroge les implications ultimes du programme frontiste.