L’interview choc de Bruno Gollnisch

Plus de 400 adhérents du Front national ont rencontré Bruno Gollnisch le dimanche 3 octobre 2010 près de Bordeaux. La « tournée Gollnisch » a du succès. Abel Mestre dans Le Monde s’en est fait l’écho mercredi 6 octobre : « Il y a un frémissement en faveur de Bruno Gollnisch dans la campagne interne au Front national ». Il cite notamment Jacques Colombier, responsable de la fédération d’Aquitaine du Front national, qui note que la venue du Vice-président du F.N. en Aquitaine fut « un beau succès, du jamais-vu depuis plusieurs années ». « Il est vrai que M. Gollnisch est toujours très populaire auprès de la base du parti ». « L’appareil (les quelques cadres salariés au siège social du Front national à Nanterre) est avec Marine Le Pen ? » poursuit le journaliste du Monde, « peu importe : les soutiens de Bruno Gollnisch jouent la base. Et font valoir qu’il y a une différence entre le Front légal et le Front réel (…). Le slogan sur les affiches de M. Gollnisch est clair : Créez la surprise ». Les lignes bougent !

Couvrant cette même réunion de Loupiac, en Gironde, M. Bambino, de l’Agence France presse, évoque lui aussi la popularité de Bruno Gollnisch. Il cite dans sa dépêche, cet adhérent du Front national qui verrait bien les deux concurrents former un « tandem », « avec Bruno Gollnisch à la tête du parti et Marine Le Pen candidate à la présidentielle de 2012 ». « Chez certains sympathisants, ce genre d’argument peut faire mouche » et Bruno Gollnisch n’a pas exclu ce cas de figure. M. Mestre dans son article paru dans Le Monde, relève lui aussi que « l’idée d’un ticket Gollnisch-Le Pen, où le premier serait président du parti, et la seconde candidate à l’élection présidentielle de 2012 », si elle est prétendument « rejetée avec force » par Marine, « germe de plus en plus à la base du F.N. ».

Ce mouvement important des adhérents du Front national en faveur de Bruno Gollnisch a provoqué la panique dans les rangs des partisans de Marine Le Pen.

C’est la raison pour laquelle Bruno Gollnisch a tenu à réagir officiellement dès vendredi 8 octobre 2010, aux « inquiétudes » exprimées par Alain Jamet, un membre du fan club de Marine Le Pen, suite à l’entretien accordé par Bruno Gollnisch sur L.C.I. dans l’émission de Christophe Barbier (ci-dessus). Trois ou quatre autres membres du Comité de soutien de Marine, qui n’ont certainement pas écouté l’entretien en question, ont également vivement réagi. Aussi, entre l’inconvénient de se répéter et celui de ne pas se faire entendre, Bruno Gollnisch n’hésite pas :

« Communiqué de Bruno Gollnisch

Alain Jamet, pour lequel j’ai beaucoup d’estime et d’amitié, et qui préside le comité de soutien à la candidature de Marine Le Pen, a cru devoir protester vivement contre mes propos tenus ce matin sur L.C.I.

Il n’est besoin que de se reporter à l’émission pour voir qu’il a mal entendu ou mal compris :

1) Contrairement à ce qu’il a dit, je n’ai apporté aucun soutien à Carl Lang ; la question de M. Christophe Barbier portait plus généralement sur tous ceux qui ont quitté le Front national. J’ai dit que j’avais déploré leur départ et que je souhaitais leur retour. Autrement dit, j’ai exprimé l’espoir d’une réconciliation future, du type de celle qui est intervenue avec d’anciens cadres éminents de l’opération Mégret/M.N.R., qu’Alain Jamet et moi avons ensemble combattus, et que nous retrouvons aujourd’hui. Réconciliation dont Jean-Marie et Marine Le Pen ont donné de nombreux exemples.

2) Je réaffirme encore, s’il en était besoin, que je n’ai pris à cet égard aucun accord ni aucun engagement. C’est une position de principe, dont j’ignore d’ailleurs quel serait l’accueil, visant à rassembler dans le futur la droite nationale autour du Front, avant de l’élargir, et selon des modalités qui devraient naturellement être ultérieurement discutées et précisées.

3) Quant à savoir si j’y inclurais Marine Le Pen, (qui, elle, EST au Front National), cette question est pour le moins surprenante. La réponse, pour la centième fois, se trouvait dans l’émission. J’y ai exprimé que la campagne était correcte, qu’il n’y avait pas d’animosité entre nous, et que, quelle que soit le résultat de cette compétition naturelle, aucun des deux protagonistes n’entendait se priver de la contribution que l’autre peut apporter à la cause que nous servons. »

Ce communiqué de presse peut être lu sur le site Les jeunes avec Gollnisch.

Par L’Arc, lu sur Le Post