Si le choix du président n’engage pas les adhérents, nous nous étonnons cependant de la préférence partisane de Jean-Marie le Pen. Et nous faisons état de nos interrogations :
– Qui n’a pas craint d’affronter la police de la pensée pour voler au secours du président après certaines de ses déclarations, lorsque les loups hurlaient et se déchainaient contre lui ?
« Quand Jean-Marie le Pen a été attaqué par la dictature du politiquement correct, moi je n’ai pas molli, je ne me suis pas mis en congé et je n’ai pas fui la polémique ! J’ai pris sa défense publiquement. » (Bruno Gollnisch, Une volonté, un idéal)
– Qui des deux candidats à sa succession semble le plus désintéressé, le plus soucieux du bien commun et des intérêts supérieurs?
« Le score aux élections régionales ne dépend pas seulement de nos mérites respectifs mais aussi du potentiel et du terreau. En ce qui me concerne, je pense que Marine aurait peut être dû défendre sa place en Ile de France. Certes si elle l’avait fait, compte tenu du potentiel peut être moins important en Ile-de-France qu’en Rhône Alpes, elle risquait d’obtenir quelques points de moins que moi, mais ça n’aurait pas eu de signification. En revanche, compte tenu de sa notoriété, elle aurait dépassé certainement les 10%. Si tel avait été le cas, nous aurions au moins une quinzaine de conseillers régionaux de plus, peut être une vingtaine, ce qui eut été extrêmement précieux pour les parrainages pour l’élection présidentielle, pour les ressources de notre mouvement et pour sa logistique. Et il n’y aurait pas plus de 270000 franciliens privés de représentation » (Bruno Gollnisch, Une volonté, un idéal).
« Tout le monde me disait qu’il ne fallait pas que je me représente aux élections dans la région Rhône-Alpes parce que le potentiel y était bien moindre que celui de PACA ou du Nord-Pas-de-Calais. J’étais assuré de faire un moins bon score que Marine le Pen. A tout risque, j’ai mené la liste. On nous donnait 8%. Jean-Marie le Pen avait fait 6% à l’élection européenne. J’ai fait 15% » (Bruno Gollnisch, Une volonté, un idéal).
« J’estime que je coulerai s’il le faut, mais que je coulerai pavillon haut, et que nous repartirons à la bataille et l’emporterons dans d’autres échéances. Cela me paraît extrêmement important, beaucoup plus important que les succès que l’on obtient en ayant choisi le terreau le plus favorable » (Bruno Gollnisch, Une volonté, un idéal).
– Qui des deux candidats reprend la rhétorique éculée du système contre son concurrent, celle dont le Front National et Jean-Marie le Pen sont victimes depuis des décennies et qui consiste à aligner contre les patriotes certains poncifs, à leur associer de bien vilaines étiquettes dans le but de les discréditer dans l’opinion ? Lorsque Marine le Pen reproche à Bruno Gollnisch de vouloir rassembler l’ « extrême droite », ne sombre-t-elle pas justement dans cette facilité ? Elle eut été mieux inspirée d’expliquer en quoi les soutiens de Bruno Gollnisch étaient des extrémistes. Mais il est tellement plus simple de s’adresser à ce qu’il y a d’irrationnel en chacun, et de susciter ainsi, après avoir dressé des épouvantails, des réflexes pavloviens commandés par l’émotion. Une telle stratégie masque évidemment une absence totale de discernement et de jugement : l’arme préférée du système.
« La diabolisation est une arme de guerre psychologique utilisée par les adversaires de la cause nationale » (Bruno Gollnisch, Une volonté, un idéal).
– Qui des deux concurrents possède davantage d’aptitude à la fonction, et notamment à l’exercice des fonctions régaliennes ? Faut-il mettre en regard les parcours respectifs des deux candidats ? Dans le domaine de la défense, Bruno est officier supérieur dans la Marine nationale et diplômé d’études supérieures spécialisées de défense. Dans le domaine juridique, Bruno est docteur en droit et avocat international. Dans le domaine de l’enseignement et de la recherche, universitaire, Bruno fut le plus jeune doyen de France en 1982, et professeur à l’Université de Lyon III. Dans le domaine international : Polyglotte, Bruno est diplômé de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales : il a été professeur de japonais juridique et économique, de langue et de civilisation japonaise.
– Nous pourrions encore interroger les références idéologiques, doctrinales et politiques des deux candidats. A ce propos, les communiqués de soutiens à Bruno Gollnisch révèlent un attachement à la doctrine des pères du nationalisme français : Maurras, Barrès, Péguy… Des noms qui reviennent souvent sous la plume des partisans de Bruno. Les références idéologiques du marinisme semblent en revanche beaucoup plus confuses. A travers ses prises de position absolument imperméables au politiquement correct, et notamment au sujet de la patrie et de l’idée qu’il s’en fait, des fondements de l’ordre social et sociétal, Bruno Gollnisch confirme sa fidélité à une ligne doctrinale solide, dans le sillage de la pensée contre-révolutionnaire dont il est le digne héritier : « Il n’y a de modernité viable qu’enracinée dans la tradition » aime-t-il à répéter souvent.
– Qui des deux candidats possède davantage de soutiens au sein de notre famille de pensée et de la droite nationale ? L’unanimité semble se dessiner autour de Bruno Gollnisch. Nous pourrions évoquer en effet le soutien de la presse amie, celui des divers mouvements et associations nationalistes, mais encore celui des parlementaires européens de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux qui ont sollicité Bruno à leur tête et qu’ils ont assuré de leur appui en venant l’entourer à Villepreux. A cet égard, nous savons le chantage que Marine le Pen a exercé à l’endroit de ces parlementaires en les menaçant de rompre les relations entre leurs mouvements et le Front National s’ils se rendaient à la manifestation de soutien à Bruno Gollnisch organisée à Villepreux. Dans ces conditions, comment penser la relation du Front avec les autres mouvements nationaux européens en cas de victoire de Marine le Pen au prochain congrès ?
– Enfin, interrogeons les stratégies respectives des deux candidats à la succession du président. Quelqu’un peut-il croire un instant que Marine le Pen fera 51% des voix aux présidentielles, ce qui lui est nécessaire pour être élue à la magistrature suprême? Cette euphorie -elle a bien quelque chose d’irrationnel- que l’on rencontre parfois dans le clan mariniste rappelle étrangement celle de 2007, où déjà les prestations de Marine le Pen, directrice de campagne, enchantaient certains militants qui nous voyaient au deuxième tour. On connaît la suite. Il y a bien un enseignement à tirer de cela : aucune dynamique ne peut aboutir si elle ne repose pas sur un socle solide. Avant de rassembler l’ensemble des français, ce qui est évidemment l’objectif de tout candidat qui se présente aux suffrages des électeurs, Bruno Gollnisch compris, le réalisme nous impose de fédérer dans un premier temps notre propre famille politique, avant d’en élargir progressivement la base. Il est au contraire illusoire de prétendre réunir d’un seul coup la France entière, à l’exception de son propre camp. Car un tel rassemblement ne pourrait se réaliser qu’à la faveur d’un affadissement de notre idéal politique. Nécessairement. Serait-ce alors une perspective calculée et délibérément envisagée ?
Parce que le plus lepéniste des deux candidats est assurément Bruno Gollnisch, nous voulons crier le soir de la victoire : Vive Bruno Gollnisch pour que vive le Front National !!!
Edouard