Gollnisch laisse la porte ouverte à un partage des rôles avec Marine Le Pen

SAINT-BARTHELEMY (Seine-et-Marne) — Bruno Gollnisch a laissé ouverte samedi l’hypothèse d’un partage des rôles avec Marine Le Pen au Front national, en déclarant devant les adhérents de Seine-et-Marne qu’il ne serait pas forcément candidat à la présidentielle de 2012 s’il était élu président du parti.

L’idée d’un « ticket » est devenu l’un des sujets de divergence entre les deux candidats à la présidence du FN, Marine Le Pen étant farouchement opposée à cette hypothèse qui romprait avec la tradition frontiste.

« Marine dit qu’elle est en campagne présidentielle. Moi, je ne confonds pas les échéances, je suis en campagne pour la présidence du Front national« , a lancé Bruno Gollnisch, devant une soixantaine d’adhérents réunis dans un restaurant à Saint-Barthélémy (Seine-et-Marne), dans le cadre de la campagne interne.

« Ca ne veut pas dire que je m’estime absolument incapable d’être candidat à l’élection présidentielle« , a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’une fois le nouveau président élu, « il appartiendra à nos instances de voir à ce moment-là, qui est le mieux placé pour porter nos couleurs » en 2012.

Vendredi soir, lors d’une réunion avec les adhérents de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, Marine Le Pen a réaffirmé son opposition à un « ticket », qui romprait avec la tradition frontiste.

« Que les choses soient très claires, le futur président du Front national sera le candidat à la présidentielle. Il ne peut pas en être autrement, c’est la nature de la Ve République », a-t-elle lancé, devant environ 80 personnes.

« Lorsqu’il y a un candidat d’un côté et un dirigeant d’un parti de l’autre, dans le meilleur des cas ça fonctionne en parallèle et dans le pire des cas ça fonctionne en opposition », a-t-elle ajouté, prenant les exemples des échecs d’Edouard Balladur en 1995 et de Ségolène Royal en 2007.

« Si Bruno Gollnisch est élu à la présidence du Front national, ce sera lui, le candidat à la présidentielle », a-t-elle conclu.

La campagne interne entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch pour la succession de Jean-Marie Le Pen s’achèvera en décembre, avant un vote des adhérents. Le futur président du FN sera désigné lors d’un congrès à Tours (15-16 janvier 2011).

dépêche AFP

Bruno Gollnisch : « Je ne suis pas le candidat des dissidents »

Le ton se durcit entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, les deux candidats à la présidence du Front national. Dernier sujet de tension en date : la subtilisation et la publication jeudi dans l’hebdomadaire d’extrême droite Minute d’un document proposant un futur organigramme pour le parti frontiste, version Marine Le Pen. Vendredi, Bruno Gollnisch sort de son silence et livre son sentiment sur la « dégradation du climat » de la course à la succession de Jean-Marie Le Pen.

Le Point.fr : Que pensez-vous de ce futur organigramme pour le parti frontiste, version Marine Le Pen ?
Bruno Gollnisch
: J’ai le calme des vieilles troupes. Apparemment, ce schéma n’est pas un faux, vu les réactions qu’il suscite. Et l’auteur, que l’on présente comme un simple militant frontiste, semble très bien connaître le FN.
De mon côté, je préparerai les organigrammes d’un bureau exécutif et d’un bureau politique, mais pour le moment aucune décision n’est prise. Je ne veux pas vendre la peau de l’ours avant de le tuer. Mais notez, je vous prie, que je n’entends pas tuer mon adversaire… En tout cas, le concept d’un shadow cabinet m’intéresse. Si je suis président du FN, Marine Le Pen ferait une très bonne ministre de la Justice ou de l’Intérieur. Mais ce contre-gouvernement ne sera pas fictif et ne consistera pas à donner un os à ronger à ma concurrente. On reproche souvent au parti frontiste d’être protestataire sans aptitude réelle à exercer le pouvoir : j’entends prouver le contraire.

Dans le JDD, Jean-Marie Le Pen vous présente comme « le candidat des dissidents » contre sa fille Marine, garante de « l’orthodoxie »…
Je ne suis pas le candidat des dissidents puisque, moi-même, je n’ai pas fait acte de dissidence ! Il y a une mauvaise compréhension de ce que je suis. On me fait un grief excessif ! On m’accuse de vouloir réintégrer d’anciens cadres du FN alors que je ne sais même pas si ces derniers veulent revenir ! Et puis il existe au FN des procédures qu’il faut de toutes les façons respecter.
Moi, je suis quelqu’un de cohérent. J’estime que le pardon mutuel des offenses est moralement louable et politiquement utile. Je trouve étonnant que l’on me reproche d’ouvrir la porte aux ‘dissidents’ alors que le parti a tendu la main à d’anciens partisans de Bruno Mégret qui sont aujourd’hui proches de Marine Le Pen.

Votre candidature semble avoir le soutien de Minute ou encore Rivarol…
Eh bien ! je préfère qu’ils soient en ma faveur plutôt que contre moi ! En revanche, l’argument du conflit d’intérêts selon lequel la fille du directeur de la rédaction de Minute est ma propre attachée de presse ne tient pas. Si j’avais voulu participer à une opération de déstabilisation de Marine Le Pen – ce qui n’est pas dans mes intentions -, je ne serais pas passé par Minute !

Marine Le Pen part grande favorite dans la course à la présidence du parti…
Mon élection à la tête du FN est possible : il n’y a qu’à regarder les réactions que mes déclarations suscitent. Et puis consultez mon agenda ! [Bruno Gollnisch égrène ses déplacements en province prévus sur les deux prochaines semaines]… Petit bonhomme pas mort ! Jean-Marie Le Pen me reprochait de ne pas avoir la niaque ! Eh bien ! si je l’avais, qu’est-ce que cela serait !

Le Point

Bruno Gollnisch : « Je crois qu’ils perdent leurs nerfs »

Dans le numéro de Minute à paraître demain, Bruno Gollnisch revient sur la réaction d’Alain Jamet. Extraits :

« Si j’ai parlé d’un rassemblement, ce n’était pas dans le but de ma réélection mais dans celui de réunir un jour les membres de la droite nationale. Je pense qu’Alain Jamet est trop intelligent pour ne pas l’avoir compris ».

« Je ne vois pas comment il se permet de demander si mon désir de rassemblement va aller jusqu’à Marine Le Pen! Il n’est bien évidemment pas question de l’exclure de quoi que ce soit! C’est assez étonnant. Je crois qu’ils perdent leurs nerfs ».

Jean

Bruno Gollnisch et la défense de la vie humaine

Dans le numéro de Minute à paraître demain, Bruno Gollnisch s’exprime sur l’avortement et la peine de mort. Extraits :

Rebondissant sur son intervention lors de la 8è Journée mondiale contre la peine de mort :

« J’ai été écoeuré par les interventions dégoulinantes de bons sentiments à l’égard des coupables, et parfaitement indifférentes au sort des victimes, qui ont été celles de la quasi totalité des orateurs. Et j’ai été choqué par la confusion volontaire qu’ils font entre la peine de mort pratiquée par les régimes autoritaires ou totalitaires comme moyens d’intimidation, et la peine de mort en vigueur dans des Etats de droit, où je dois dire qu’en l’état actuel des choses, il y a quand même un fait avéré, c’est qu’elle permet, là où elle est encore en vigueur, de sauver un certain nombre de vies. Car les cas d’assassins libérés qui récidivent ne sont pas rares, et les assassins exécutés, eux, ne récidivent jamais« .

« Quand on est en face de cas comme Dutroux ou Fourniret, quelle autre sanction appliquer? Est-il plus humain de les enfermer jusqu’à la fin de leurs jours, à supposer qu’on ne les libère point, ce dont je doute? »

« Oui [c’est compatible avec ma foi catholique] parce que je crois qu’à l’égard de celui qui a délibérément privé les autres de la vie, la peine de mort est un moyen de légitime défense de la société et qu’elle peut être, pour le coupable lui-même, le moyen de sa rédemption« .

« Je ne suis pas un fanatique de la peine de mort. S’il y avait un moyen de protéger la société des criminels multirécidivistes par un moyen autre, j’y souscrirais. Je préfèrerais que l’on protège toutes les formes de vie innocente, quitte à protéger aussi la vie des coupables, plutôt que l’inverse« .

Plutôt qu’une Journée mondiale contre la peine de mort, vous préféreriez une Journée mondiale de la protection et de l’accueil de la vie innocente. Qu’appelez-vous « la vie innocente »?

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Quand un historique du FN, vient à la rescousse de Bruno Gollnisch

Pris dans la mitraille, entre le père et la fille...

Depuis que, Bruno Gollnisch a assuré sur LCI qu’il était pour “le retour de ces gens-là” et qu’il “avait toujours déploré ces départs”, parlant des dissidents du FN parmi lesquels Carl Lang et ses partisans, il essuie les tirs groupés du clan lepéniste . Tout le week-end, Marine Le Pen a brandi le risque “d’une scission du mouvement”, en cas de retour des “dissidents” (voir Le Monde du 12 octobre).

Soucieux de soutenir sa fille, Jean-Marie Le Pen n’hésite pas non plus à attaque son fidèle lieutenant Bruno Gollnisch: “Si Bruno Gollnisch était élu, il y aurait un choc très grave. Surtout s’il fait rentrer les dissidents. Je ne siègerai pas avec Carl Lang. Mais je resterai au FN, et ça ne se passera pas comme ça. Les militants devront choisir entre la ligne Le Pen et la ligne Lang.”

Pourtant Jean-Marie Le Pen avait lui-même lancé l’union des patriotes avec l’ancien « félon » Bruno Mégret, et le père et la fille ont ouvert la porte à de nombreux mégrétistes, à condition il est vrai qu’ils fassent allégeance au clan Le Pen.

Ce lundi, c’est une figure historique, vice-président du FN, cofondateur du parti en 1972, et très apprécié des militants, qui est venu au secours de Bruno Gollnisch, retranché dans le fort de Douaumont.

« Je souhaite que cette élection interne du Front National se passe le mieux du monde et que chacun exprime son opinion et ses idées sans anathème ni violences verbales. »

Un désaveu clair du chef et de sa fille plus enclin à la montée de fièvre parmi les militants qu’à l’apaisement.

« Nous sommes des hommes et des femmes de France qui n’ont qu’un seul but : sauver notre pays. Je ne suis donc pas choqué le moins du monde par ses (ndlr. Bruno Gollnisch) appels à la réconciliation des patriotes, pourvu que ce soit dans un cadre précis et dans le respect d’une discipline nécessaire à notre dur combat. J’ai autant confiance à cet égard dans sa loyauté et sa détermination que dans son amitié qui n’a jamais manqué. »

Cela montre que Bruno Gollnisch dispose encore d’atouts dans son jeu, il vient d’abattre une carte.

Reste à voir si c’est une carte maîtresse. Nous saurons si c’est une carte maîtresse au mois de janvier au congrès de la succession à Tours.

Guillaume d, dans Le Post