Face aux Le Pen, l’ « outsider » Gollnisch veut faire mentir les apparences

LOUPIAC — Face aux Le Pen père et fille, unis pour garder les rênes du Front national (FN), « l’outsider » Bruno Gollnisch mène sa campagne interne sans le soutien de l’appareil, mais il compte sur sa popularité chez les adhérents pour combler ses handicaps.

« J’ai extrêmement peu de moyens au sein de l’appareil central », reconnaît le vice-président du FN, dont la candidature a été parrainée par 30 secrétaires départementaux du parti, contre 68 pour sa rivale.

« Beaucoup de ceux qui me soutenaient sont partis » au gré des dissidences, souligne-t-il aussi pour expliquer qu’une large majorité d’élus frontistes soutiennent Marine Le Pen, à commencer par le premier d’entre eux, Jean-Marie Le Pen.

Mais cet appui visible du chef aurait été « mal ressenti par un certain nombre d’adhérents », note Jacques Colombier, l’un des rares secrétaires régionaux (Aquitaine) du FN soutenant Bruno Gollnisch.

Ainsi, malgré des apparences défavorables, dont un déficit de notoriété médiatique sur sa rivale, « l’outsider » assure qu’il peut « créer la surprise », comme le disent ses affiches de campagne.

Sur le terrain, sa popularité semble en tout cas intacte, comme à Loupiac (Gironde), où 300 sympathisants sont venus l’applaudir dimanche, dans une région où le FN est peu implanté. Signe que rien n’est laissé au hasard dans cette campagne, des soutiens de Marine Le Pen avaient relativisé la portée de ce chiffre avant même la réunion.

Dans le vignoble bordelais, devant une assistance composée majoritairement de personnes âgées, Bruno Gollnisch a cultivé son image de « petit provincial » mais le député européen âgé de 60 ans a surtout mis en avant sa « loyauté » au FN, où il est entré en 1983.

« Je n’ai jamais laissé tomber (Jean-Marie) Le Pen, même quand on trouvait que ses propos, y compris dans nos rangs, étaient trop ceci ou pas assez cela », a-t-il lancé, dans une allusion à Marine Le Pen qui a parfois pris ses distances avec les dérapages de son père sur la Seconde guerre mondiale.

S’il ne rejette pas la « dédiabolisation » du parti, sujet en débat depuis des années au FN, il n’en fait pas une priorité et clame qu' »il ne faut en tout cas pas (se) soumettre au discours » des « adversaires » ni « courber l’échine ».

Chez certains sympathisants, ce genre d’argument peut faire mouche.

« Marine sait s’adresser aux gens, c’est vrai, mais dans l’image qu’elle donne elle se démarque trop de la ligne. Je fais confiance à Bruno pour être garant des fondamentaux du FN », a expliqué à l’AFP Stéphane Fossé, un adhérent de 41 ans.

Policier à la retraite âgé de 58 ans, Robert Mercadier ne s’est pas encore décidé entre l’un et l’autre, mais il verrait bien les deux concurrents former un « tandem », avec Bruno Gollnisch à la tête du parti et Marine Le Pen candidate à la présidentielle de 2012, « parce qu’elle passe mieux dans les médias ».

Régulièrement évoqué par les adhérents, un tel partage des rôles n’est pas du goût de Marine Le Pen. Selon elle, le vote pour le ou la future président(e) du parti (le vainqueur sera proclamé au congrès de Tours en janvier 2011) désignera du même coup le candidat à l’Elysée.

« Je ne confonds pas les échéances », prévient au contraire Bruno Gollnisch, qui ne ferme pas la porte à une répartition des tâches.

Andrea BAMBINO (AFP)

Bruno Gollnisch prépare le congrès de Tours

Le vice-président du parti frontiste fait campagne aujourd’hui en Gironde

« Marine et moi, nous sommes sur le même navire, nous n’allons pas trouer la coque. » Bruno Gollnisch, qui était hier à Bordeaux et participe aujourd’hui à Loupiac (33) à un repas de soutien à sa candidature à la présidence du FN, se prépare à un dur combat pour la succession de Jean-Marie Le Pen. Depuis que le chef a adoubé sa fille Marine, le numéro deux du parti a pris date, dénonçant le risque d’une « succession monarchique ». Et, clin d’œil, c’est de Saint-Denis, capitale des rois, qu’il a lancé son « appel » et son programme.

Ce qui le distingue de celui de Marine ? « Il faudrait pour le savoir qu’elle fasse connaître le sien car faire campagne sur la  »déringardisation » du FN et sur son image  »moderne » par rapport à moi qui ne le serais pas ne suffit pas. ». Conscient qu’il n’a pas l’appareil avec lui, mais nanti du soutien du Girondin Jacques Colombier, Gollnisch a brossé hier sa vision de « l’identité » d’un pays menacé de « décadence », résumé les remèdes « raisonnables » qu’il propose, et reconnu que dans la bataille interne, il faudrait « convaincre des amis de Marine puisque beaucoup de gens qui eussent soutenu ma candidature ont quitté le parti ».

Fin décembre, à l’issue d’un vote par correspondance très encadré, les « 15 000 à 20 000 » militants (le chiffre doit être confirmé par les cotisations) choisiront celui qui succédera au chef historique lors du congrès des 15 et 16 décembre à Tours. En espérant que la ville ne rimera pas avec scission comme en 1920 pour la gauche socialiste…

dépêche du Sud Ouest

Devant les adhérents du FN, Gollnisch fait valoir sa fidélité à Le Pen

LOUPIAC — Bruno Gollnisch (Front national) a fait valoir dimanche sa fidélité à Jean-Marie Le Pen et appelé ses partisans « à ne pas courber l’échine » pour « dédiaboliser » le parti, devant quelque 300 sympathisants réunis dans un château du vignoble bordelais.

« Je n’ai jamais laisser tomber Le Pen, même quand on trouvait que ses propos, y compris dans nos rangs, étaient trop ceci ou pas assez cela », a lancé le candidat à la présidence du FN, dans une allusion notamment à sa rivale Marine Le Pen qui a parfois pris ses distances avec les dérapages de son père sur la Seconde Guerre mondiale.

Répondant à la question d’un adhérent sur la « dédiabolisation » du FN, une stratégie régulièrement attribuée à Marine Le Pen, il a répondu qu' »il ne (fallait) en tout cas pas (se) soumettre au discours de nos adversaires ».

« Il ne faut pas courber le front, car après ils exigeront que vous courbiez la tête », « l’échine », « puis que vous vous mettiez à genoux », « à plat ventre et que vous rampiez devant eux: vous n’en ferez jamais assez », a-t-il ajouté, devant une assistance composée majoritairement de personnes âgées.

Selon le vice-président du FN, « l’agitation brouillonne et désordonnée du gouvernement » sur la sécurité et l’immigration « légitime » au contraire les « diagnostics » du parti d’extrême droite.

« C’est bien le Front, c’est bien Le Pen qui avaient raison », a-t-il ajouté.

Alors que Marine Le Pen affirme que celui ou celle qui sera élu par les adhérents à la présidence du parti sera obligatoirement le candidat frontiste en 2012, Bruno Gollnisch a dit qu’il ne « (confondait) pas les deux échéances ».

« Pour le moment je suis candidat à la présidence du Front national », a-t-il ajouté, laissant entendre que s’il gagnait et que malgré cela Marine Le Pen apparaissait mieux placée pour défendre les couleurs du FN à la présidentielle, les rôles pourraient être partagés. « On pourrait éventuellement en discuter ».

Comme Marine Le Pen, Bruno Gollnisch a entamé une tournée dans les fédérations pour convaincre les adhérents du parti. Ces derniers, dont le nombre est tabou au FN, voteront par correspondance avant le congrès de Tours (15-16 janvier 2011) où sera proclamé le vainqueur.

Jean-Marie Le Pen a publiquement pris fait et cause pour sa fille dans la campagne interne.

dépêche AFP

Bruno Gollnisch: « Beaucoup me disent qu’ils sont choqués »…

Le candidat à la présidence du FN Bruno Gollnisch a estimé aujourd’hui qu’ « une succession quasi-monarchique » se prépare dans ce parti, en allusion à sa rivale Marine Le Pen, qui a reçu le soutien de son père Jean-Marie Le Pen.

« Ce que je sais, c’est que la succession quasi-monarchique qui se prépare ne plait pas à tout le monde« , a déclaré Bruno Gollnisch à France Soir, interrogé sur le soutien de Jean-Marie Le Pen à sa fille. « Beaucoup me disent qu’ils sont choqués », a ajouté Bruno Gollnisch. « Une militante hyper-lepéniste, à cause de cela, m’a envoyé un chèque de 4.000 euros« , a-t-il raconté.

« J’aurais préféré qu’il (Jean-Marie Le Pen) conserve sa position d’arbitre« , a-t-il dit. La campagne interne entre Marine Le Pen, 42 ans, et Bruno Gollnisch, 60 ans, va se dérouler jusqu’à la mi-décembre par des déplacements des deux candidats dans les fédérations. Les adhérents voteront ensuite par correspondance avant le congrès de Tours (15-16 janvier 2011), où sera proclamé le nom du successeur de Jean-Marie Le Pen.

le Figaro

Bruno Gollnisch: « Mes positions sont mieux enracinées que Marine le Pen »

GOLLNISCH, L’HOMME QUI VEUT BATTRE MARINE LE PEN 

Gollnisch a très mal pris que Jean-Marie Le Pen, au risque de faire du FN une affaire de famille, ait choisi sa fille Marine pour lui succéder à la tête du parti. Son pari : il va la battre, il va les battre. « C’est du 50-50 », affirme-t-il.

Bras droit historique de Jean-Marie Le Pen – dont il était le directeur de cabinet lors de la présidentielle de 2002 –, l’universitaire Bruno Gollnisch, 60 ans, a épousé une femme d’origine japonaise, et ils ont trois enfants : l’une des filles est avocate, l’autre rêve de devenir « businesswoman » et le garçon est officier de marine.

France-Soir. A l’opposé du clan Le Pen, vous avez toujours été très discret sur votre vie privée…
Bruno Gollnisch.
Je n’ai rien à cacher mais, c’est vrai, j’ai toujours voulu protéger ma femme et mes enfants. S’il y a une chose dont j’ai horreur, c’est bien, comme on dit, de la « pipolisation ». Pour moi, c’est très simple : c’est le degré zéro de la politique. Cela me vaut, chez certains, une réputation de « monstre ». Mais, vous savez, même les monstres ont parfois un peu d’humanité (éclat de rire) !

F.-S. Au Front national, vous le Lyonnais, vous apparaissez comme le provincial de la bande…
B. G.
D’abord, je ne suis pas lyonnais mais alsacien. Ensuite, je ne suis pas « le » provincial, comme vous dites : je me considère comme un « petit » provincial. Mais, pardonnez-moi, cela me donne une sacrée force morale ! J’ajoute que, depuis peu, j’ai mis en vente ma maison des monts du Lyonnais…

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