Gollnisch, reviens, ils sont devenus fous ! (2/2)

Nous exposions la dernière fois la place que devaient tenir les sujets de société dans la vie politique, lesquels déterminent la place de l’homme dans la communauté : et nous affirmions ainsi que le programme sociétal du Front était la colonne vertébrale autour de laquelle devait s’articuler son projet politique. Aux antipodes, Marine le Pen affirme quant à elle que ces questions ne sont pas prioritaires, renonçant ainsi à une vision profonde de la société française, refusant de voir les causes les plus hautes de ses maux actuels.

Mais il est intéressant de souligner que l’indifférence de Marine le Pen à l’égard de certaines positions pourtant fondamentales du Front National se révèle également dans sa stratégie politique. Car à vouloir émanciper le Front de ses forces d’enracinement -ainsi que le signifie son refus de rassembler sa propre famille politique pour aller draguer immédiatement un électorat souvent éloigné de nos positions- on s’expose à un délitement et à un affaissement progressif du programme que vérifie d’ailleurs la sociétalisation actuelle du discours. Que mettent également en évidence les récentes prises de position des partisans de Marine le Pen, en poste et en responsabilité dans le mouvement malgré leurs divergences objectives, explicites et avouées avec notre programme politique. L’expérience nous enseigne cependant que toute modification du discours, en vue de diminuer ou d’atténuer l’expression de notre pensée politique, en vue d’estomper certains fondamentaux, a vocation, après s’être imposée dans l’opinion, à être intégrée dans le programme : il y a là en effet une pente naturelle.

Nous pensons au contraire que notre combat doit s’ancrer définitivement, et c’est l’enjeu de cette échéance interne, dans la défense d’un certain nombre de valeurs non négociables. Lesquelles révèlent une commune structure de pensée à l’ensemble de la droite patriote, dont témoigne en l’occurrence notre attachement indéfectible à l’enracinement familial, national, moral et culturel.

Sur la base de ces valeurs non négociables, autour de notre projet, il nous appartient donc de créer une dynamique de rassemblement. Mais une telle dynamique doit reposer sur un socle idéologique solide. Car tout édifice dont les fondations sont ébranlables et mouvantes menace de s’écrouler sur lui-même. Aussi bien nous voulons tous fédérer l’ensemble des français, et nous y serons parvenus lorsque nous aurons obtenu 100% des suffrages. Mais encore faut-il commencer par rassembler notre propre famille politique avant d’élargir le cercle de notre électorat. Quel crédit peut-on avoir lorsque, prétendant rassembler l’ensemble des électeurs, on n’a pas été en mesure de fédérer auparavant sa propre famille de pensée ?

Alors pour discréditer cette volonté de rassemblement, Marine le Pen développe une rhétorique qui rappelle étrangement celle de nos adversaires politiques. Afin de disqualifier dans l’opinion certains courants de pensée, le système leur associe en effet bien souvent de vilaines étiquettes. Procédé tout de même plus commode qu’une argumentation construite, et que Marine le Pen ne s’interdit pas de reprendre à son compte. Voilà donc Bruno Gollnisch accusé de vouloir rassembler l’« extrême droite ». Nous ne saurons jamais ce en quoi consiste l’ « extrême droite », mais c’est égal. Savoir que le Front National et Jean-Marie le Pen ont été victimes, et le sont encore, de ce discours convenu et académique ne semble pas troublé la prétendante. Le problème cependant, c’est que les « traitres » et les « félons » auxquels Marine le Pen fait allusion ont été cadres au Front National durant de nombreuses années, participant à la rédaction de son programme, et n’ont pas modifié leur ligne doctrinale en le quittant. Il était donc temps de s’apercevoir que le Front National avait longtemps été tributaire d’une idéologie « extrémiste ». Marine le Pen elle-même n’avait-elle pas affirmé, lors du départ de Carl Lang, qu’il n’existait entre eux aucune divergence idéologique, feignant ainsi de s’étonner d’une telle rupture ? On cherche à comprendre…

Jean

FN : succession, passé militant, et affiches censurées

Chroniques de campagne et décryptages

Jean-Marie Le Pen reçut par le CFJ, renouvelle son soutien à sa fille

Reçu par le CFJ jeudi dernier, ce qui a évidemment suscité, pour son plus grand plaisir, une petite polémique, le président fondateur du FN en a profité pour brosser un tableau de la situation politique française devant les élèves journalistes, abordant des questions aussi diverses que l’immigration, le nazisme ou ses relations avec l’UMP.

Une nouvelle fois, il en a profité pour vanter les mérites de sa fille face à son bras droit Bruno Gollnisch.

« Un choix objectif, sans considération de filiation » veut-il croire. Pour Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch serait surtout « un universitaire qui a l’habitude d’être applaudi quand il arrive dans des amphis. » Une pique qui détonne quand, il y a encore quelques années, Jean-Marie Le Pen disait de lui «Bruno Gollnisch est l’homme pour lequel j’ai le plus d’estime et de considération » et que s’il lui arrivait « un malheur, tout naturellement il serait amené à me remplacer et je m’en féliciterais de l’au-delà».

L’occasion surtout de défendre le passé militant de sa fille, qui aurait « un passé militant réel plus important » que son challenger, affirme-t-il.

Par cette phrase, Jean-Marie Le Pen souligne en réalité un des points faibles de sa fille face à Bruno Gollnisch, qu’il cherche à contrecarrer auprès des adhérents du FN. Car dans les faits, si Marine Le Pen a indiscutablement une légitimité médiatique, son passé militant reste nettement moins fourni que celui son adversaire. Voyons plutôt…

Marine Le Pen: De l’ombre…

Marine Le Pen n’a par exemple jamais dirigé de fédération au FN et la majeure partie de son parcours s’est fait au siège du mouvement, à la direction juridique. Alors dans l’ombre, elle a occupé son premier mandat de conseiller régional dans le Nord pas-de-Calais en 1998, à 20 ans. Encore chez son père, à Montretout, elle s’y était présentée, comme elle le reconnaît elle-même, à la demande des responsables locaux du FN, qui souhaitaient profiter de son nom. En 2003, alors qu’elle venait de subir un camouflet au congrès du FN, n’arrivant qu’en trente-quatrième position du comité central en dépit de sa médiatisation, elle avait malgré tout été imposée par son père dans le cercle très fermé des vice-présidents du mouvement, engendrant la colère de nombreux cadres historiques. Sous les projecteurs depuis 2002, elle avait choisi de se présenter en Ile de France pour les régionales de 2004, où ses scores avaient été décevants. En 2007, elle était alors revenue dans le Nord-Pas de Calais à l’occasion des législatives, s’installant dans la circonscription aux meilleurs résultats électoraux de la région.

…à la lumière

Là, dans un terroir plus populaire, apportant sa notoriété médiatique à Steeve Briois, un militant très bien implanté sur le terrain, elle avait réussi à atteindre des scores inégalés, frôlant l’élection à plusieurs reprises. En 2007, c’est même la seule candidate présente au second tour. Après 5 ans sous les projecteurs, elle pouvait enfin vanter son image de marque sur un terrain électoral. Seule ombre au tableau, sa nomination comme tête de liste dans cette région pour les élections de 2009, perçue comme un parachutage, a été l’élément déclencheur du départ de Carl Lang et de ses soutiens. Elle n’en obtiendra pas moins les meilleurs scores nationaux du FN aux européennes, et atteindra 18% au premier tour des régionales l’année passée, suivant de tout près la liste UMP, score toutefois inférieur à ceux obtenus par Carl Lang en 2004 où la liste FN était arrivé devant la liste UMP de Jean-Paul Delevoye. Elle a été directrice de campagne de son père pour la présidentielle de 2007 et est élue au parlement européen depuis 2004 où avec son père et Philippe de Villiers, elle finit régulièrement dans le trio des députés les moins assidus. Depuis 2007, elle est vice-présidente chargée de la formation, de la communication et de la propagande.

Gollnisch, le bon élève?

Bruno Gollnisch, qui se définit lui-même comme un provincial, a débuté au Front National à la tête de la fédération du Rhône en 1983, qui est devenu rapidement une des plus importantes. Il a participé à toutes les élections depuis lors, étant élu conseiller régional Rhône-Alpes depuis 1986, conseiller municipal de Lyon entre 1995 et 2001, Député du Rhône entre 1986 et 1988 et député européen sans discontinuer depuis 1989.

Au sein du FN, il a gravi les échelons un par un pour occuper successivement tous les postes clés. Secrétaire régional Rhône-Alpes, vice-président depuis 1994, secrétaire général en 1996 pour contrer l’influence de Bruno Mégret dans l’appareil. Il ne pourra empêcher celui-ci de partir avec la majorité des cadres et des responsables départementaux. Avec Carl Lang, il s’efforce de reconstruire l’appareil et sera nommé délégué général en 1999. Il a surtout été directeur de campagne de la présidentielle de 2002. Il occupe alors sans partage la place de n°2, jusqu’à l’ascension de Marine Le Pen. Depuis le congrès de 2007, où il est malgré tout arrivé en première position, il a été nommé vice-président exécutif aux affaires étrangères et responsable du programme. Un parcours de bon élève, presque sans faute, mais qui souffre d’une carence sur le plan médiatique.

Cette différence explique aujourd’hui pourquoi Marine Le Pen fait une campagne axée sur la présidentielle de 2012, où elle peut exploitée à fond sa carte médiatique, alors que Bruno Gollnisch, lui, maintient qu’il ne faut pas confondre les échéances, les qualités requises n’étant selon lui pas forcément les mêmes pour les deux rôles.

(Vous pouvez trouvez les bio respectives de Bruno Gollnisch ici, et ici pour Marine Le Pen sur leur site de soutien)

L’affiche de JMLP censurée…

Cette semaine, c’était aussi le procès de l’affiche de Jean-Marie Le Pen, durant la campagne des régionales en PACA. Cette affiche représentait une carte de France au couleur de l’Algérie, et des mosquées avec une femme en Niqab au premier plan. Un seul texte : « NON A L’ISLAMISME ». Résultat des courses : Deux mois de prison avec sursis, 20000 euros d’amende et un an d’inéligibilité requis contre le président du FN. Soutien unanime de toute l’extrême droite qui dénonce « une atteinte inacceptable à la liberté d’expression ». Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen dénonce lui un « réquisitoire qui vient à l’appui du discours menaçant de Ben Laden à la France. »

celle de Gollnisch…. aussi !

Pour Bruno Gollnisch aussi, l’affiche de sa réunion en région parisienne a été censurée. Interdiction absolue d’y voir la flamme tricolore au motif que « cette réunion ne s’inscrirait pas dans le cadre de sa campagne à la succession » selon les mots du secrétaire général du FN, Jean-François Jalkh.

Sur son Blog, Bruno Gollnisch refuse de polémiquer, non sans une pointe d’agacement de ne pouvoir se prévaloir d’une flamme qu’il arbore sans discontinuer depuis 25 ans.

Il a préféré la remplacer.

Affaire à suivre…

Guillaume d,

source

Gollnisch, reviens, ils sont devenus fous ! (1/2)

Les soutiens de Marine le Pen dérapent, la caravane passe

Il y a quelque chose d’intriguant dans la manière dont l’appareil frontiste aborde actuellement les problèmes. Parce que nous ne sommes pas marxistes, nous savons qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, mais simplement une hiérarchie d’intérêts. Il reste que la manière dont chacun conçoit cette hiérarchie s’avère bien souvent révélatrice…

Bruno Gollnisch est sommé par le secrétaire général du mouvement de retirer la flamme tricolore de l’affiche annonçant la « Fête des patriotes », manifestation de soutien à sa candidature. Nous n’entrerons pas dans le détail des questions juridiques : elles nous paraissent futiles, à vrai dire dérisoires. Mais dans le même temps, les dérapages des soutiens de Marine se multiplient, mettant en cause directement les valeurs portées et défendues par notre programme politique. Etrange silence des responsables en poste, pourtant constamment à l’affût, traquant le moindre faux pas des partisans de Bruno Gollnisch, prêts à tout moment à leur porter l’estocade…

Faisons le point. Dans les Yvelines, une toute récente transfuge du NPA, totalement éloignée des positions sociétales du Front National, promouvant la libéralisation du cannabis, le mariage homosexuel et l’avortement, se voit mystérieusement confier des responsabilités aussi vite qu’elle a rejoint l’appareil. Les rédacteurs de NPI se fendent, en bons socialistes, d’un article pourfendant l’école libre -article aussitôt retiré devant les réactions bien légitimes qu’il avait provoquées. Tout récemment, le secrétaire départemental adjoint des Hauts-de-Seine s’en prend violemment aux catholiques en les traitant de grenouilles de bénitier. Enfin, un candidat aux cantonales, dans les Hauts-de-Seine, se déclare ouvertement hostile aux positions du Front National sur la famille et l’avortement. Soulignons qu’il est vice-président du « Parti du Respect » qui milite pour « obtenir le mariage pour les couples homosexuels« , et pour « obtenir l’adoption pour les couples homosexuels » . Manifestement, cette double appartenance est moins inquiétante que d’autres, et moins grave que la participation des militants au congrès du Renouveau Français. Décidément, on marche sur la tête. Ils veulent donc tout détruire ! Gollnisch au secours, ils sont devenus fous !

Notons, puisque certains feignent malhonnêtement de ne pas le comprendre, qu’il ne s’agit aucunement d’attaquer personnellement ces gens là : mais puisqu’ils assument des responsabilités publiques, leurs positions politiques les engagent et peuvent bien légitimement soulever l’indignation lorsqu’elles rentrent en contradiction avec les valeurs défendues par le mouvement. Et nous observons que ces responsables là sont tous des soutiens affichés de Marine le Pen, menant campagne en sa faveur.

Alors, il serait utile que l’on éclaire nos lanternes. Car je dois avouer avoir naïvement pensé un temps que l’appareil frontiste était un instrument dont la vocation consistait à se faire l’écho de notre projet sociétal et politique dans le paysage français. Qu’il devait porter bien haut nos aspirations, promouvoir notre idéal, représenter notre courant de pensée sur l’échiquier politique. Sans quoi il n’était qu’une coquille vide. Or quand nous observons dans l’entourage de Marine le Pen le mépris affiché des positions défendues par le Front, et l’inertie des responsables marinistes, souvent complices, sinon responsables de ces écarts, devant un tel scandale, nous sommes en droit de nous interroger sur ce que serait demain le Front National entre les mains de Marine le Pen.

Mais comment se fait-il que l’appareil soit plus enclin et plus rapide à dénoncer l’usage de la flamme tricolore par l’un des candidats à la succession du président, plutôt qu’à dénoncer l’hostilité avouée d’un certain nombre de cadres ou de candidats marinistes au projet porté par notre mouvement ? Il y a là un étrange mystère…

Un vide sidéral

J’avais eu l’occasion déjà de manifester qu’il y avait entre Marine le Pen et Bruno Gollnisch deux structures de pensée bien distinctes que leurs conceptions respectives de la patrie mettaient en évidence. Je serai tenté, après ces dernières révélations, de penser qu’il n’y a non pas deux visions sociétales distinctes, mais une vision sociétale clairement assumée par Bruno Gollnisch et, de l’autre côté, un vide sidéral sur la question. En clair, les marinistes n’ont aucune boussole idéologique.

Pour preuve, l’aveu de NPI

Pour défendre l’équipe de Marine le Pen face à l’indignation qu’avaient suscité les prises de positions de ses partisans, NPI tentait récemment de nous expliquer que « ces thèmes ne sont que connexes au domaine de la lutte nationale ». Ou comment marginaliser les positions sociétales du Front. Or il s’agit là d’une regrettable erreur d’analyse de la part de nos concurrents. Car bien évidemment, les questions sociétales sont absolument centrales et incontournables dans le combat national. Les réponses qu’on y apporte révèlent la structure fondamentale d’une pensée politique et induisent une vision profonde de la société et de ses fondements. En dernière analyse, toute politique repose comme sur son socle sur une vision de l’homme et de sa place dans la société. Ne pas le comprendre, c’est refuser de percevoir les causes profondes du malaise social actuel, et c’est donc se contenter d’une lecture superficielle des problèmes auxquels les français sont aujourd’hui confrontés.

Considérez l’homme comme un sujet moral, et vous subordonnez la politique à la morale, et l’économie au politique, car vous savez que le bien commun consiste dans une certaine perfection morale, plus haute dimension qui habite la personne humaine. Au contraire, ôtez à l’homme sa dimension morale, voire spirituelle, et vous sombrez dans un matérialisme qui ravale l’homme à n’être qu’un consommateur ou un producteur, hypothèse partagée aussi bien par le libéralisme que par le communisme, qui ne sont jamais, en fait de doctrines politiques, que des pensées économiques. Ou l’avènement inéluctable d’une société marchande. Le même libéralisme, individualiste par essence, ignore que la société repose sur la famille, sa cellule de base, et lui préfère le citoyen. Absence de politique familiale et nataliste, promotion de l’avortement considéré comme un service, entraînent mécaniquement des lacunes éducatives et affectives, une difficulté démographique, les problèmes des retraites, une immigration de substitution, une crise par conséquent tout à la fois culturelle, identitaire et morale.

Aussi bien, les différentes positions du Front en matière sociétale ne sont pas une addition ni une juxtaposition d’ « opinions personnelles », sans unité ni cohérence, liées entre elles par l’arbitraire d’un rédacteur. Elles sont l’objet d’un véritable programme sociétal. Elles s’imposent chacune d’elles-mêmes lorsque que l’on interroge les implications ultimes du programme frontiste lequel, comme tout programme politique, situe tacitement la place de l’homme dans la société. Si bien qu’aucune des valeurs portées par notre projet sociétal ne peut être isolée ni négociée car elles s’inscrivent toutes dans une même structure de pensée et s’enracinent dans la même conception de la personne humaine et de la société française.

Cette vision s’oppose, en dernier ressort, à la pensée libérale qui, finalement, établit l’homme dans un rapport de propriété :

avec lui-même : « mon corps m’appartient »…l’individu est séparé de son corps et en est rendu propriétaire. Cette grave confusion entre le domaine de « l’être » et le domaine de « l’avoir » accompagne la transformation du corps en propriété privée, c’est-à-dire en marchandise. Dans cet horizon, toute dimension éthique a disparu.

avec la famille : le mariage, qui était jusque là un don d’amour total et définitif sur lequel reposait la famille, l’équilibre des enfants et celui de la société, est absorbé, dans une perspective individualiste et consumériste qui fait fi de l’intérêt de l’enfant et du bien commun, par le modèle du contrat qui peut logiquement être dissous, ou bien faire l’objet de toutes les expérimentations.

avec la nation : qui s’identifie donc au marché, dans le ciel duquel toute dimension culturelle voire spirituelle disparaît évidemment.

Que le Front National en vienne à renoncer à son projet sociétal, il en perdrait définitivement son âme. Sans famille française, il n’y a plus de France pérenne, et là où le poison libéral sème l’égoïsme consumériste et tue le sens du bien commun et des intérêts supérieurs, c’est l’âme française qui se consume à petit feu. En un mot, il ne peut y avoir de politique qui ne soit pourvue de sens et qui ne s’enracine dans la morale. Le problème auquel sont confrontés les français est un problème plus profond que ce que certains suggèrent: il est d’ordre moral et sociétal, avant d’être économique. Ce qui en jeu, c’est la survie d’une civilisation.

Le Front National à la remorque de l’UMP ?

Nous avions déjà observé que l’UMP courait après la gauche sur tous les sujets de société. Elle a toujours un train de retard, mais finit néanmoins par le rattraper. Il serait fâcheux que le Front se mette à son tour à la remorque de l’UMP.

Prenons l’exemple du PACS: la majorité s’y oppose lors du vote à l’assemblée, puis elle s’y raccroche, et enfin elle entend poursuivre son amélioration. Quels sont donc les principes sous-jacents à l’action de la droite parlementaire? Il semble que, à l’instar des progressistes de gauche, ces gens de droite souscrivent à une vision évolutive des valeurs et des principes de la morale et de la politique. En dernier ressort, ces références sont culturelles et peuvent ainsi évoluer au gré des consensus : il n’existe aucune échelle objective des valeurs. Ce faisant, ces faux conservateurs de droite qui ne veulent en réalité rien conserver, sont simplement en retard sur la gauche.

Pourtant, la question du PACS ou du mariage homosexuel entraîne, selon les réponses qu’on y apporte, des conceptions très divergentes du bien commun, deux structures de pensée, deux rapports à la société absolument incompatibles. Car d’une part, oui ou non la famille se fonde-t-elle sur l’altérité sexuelle et l’accueil de la vie pour devenir la cellule de base de la société, le socle sur lequel repose l’édifice social qu’elle inscrit ainsi dans la pérennité ? D’autre part, oui ou non la loi doit-elle être ordonnée exclusivement au bien commun ? Ou bien peut-elle être confisquée par les lobbies au profit d’intérêts catégoriels ? Si nous répondons positivement à ces deux interrogations, il est inutile de suggérer une législation, à quelque degré que ce soit (pacs ou mariage), en vue de reconnaître publiquement l’union homosexuelle. Car la loi doit être tournée vers l’intérêt de la société – et donc reconnaître, protéger et stabiliser la cellule familiale, nécessaire à sa survie – et non détournée en vue de satisfaire des intérêts individuels ou communautaires. Il y a là une position de principe.

Bref, ces gens là ne savent pas où ils habitent idéologiquement. Ils n’ont ni boussole, ni doctrine. Mais il est très inquiétant d’observer que cette vulnérabilité et cette fragilité entament désormais la crédibilité des responsables marinistes au sein du Front National. La reconquête et le nécessaire redressement du pays ne peuvent se faire que sur la base d’un engagement ferme et d’une action durable. Or il n’y a pas d’action durable sans principes forts, sans un engagement construit sur les piliers solides de la doctrine nationaliste.

A suivre…

Edouard

Dominique Baud : « C’est partout pareil… »

C’est partout pareil…

Les partis politiques se disent démocratiques, font croire qu’ils organisent des élections, qu’ils initient des commissions d’investiture…

En fait, je cherche où est la démocratie dans des résultats d’élections manipulés, à l’abri du secret des cabinets de nomination des candidats…

On ne recherche pas la légitimité d’un candidat, voire même dans une démocratie de plusieurs candidats. On case son poulain, son mentor, sa descendance…

Ce n’est pas parce que Marine Lepen est la fille de… que je réagis, c’est parce qu’un autre candidat, Bruno Gollnisch, connu pour avoir soutenu Jean-Marie Lepen pendant des années, est aujourd’hui considéré comme «le candidat des dissidents».

Décidemment, il y a encore à faire dans notre pays, et si le mot dialogue est dans toutes les bouches, son application au quotidien est loin d’être dans tous les esprits.

Dominique Baud,
Responsable du MPF de Paris,
Conseiller de Paris,
Elue du 15ème arrondissement
de mars 2001 à mars 2008

Gollnisch laisse la porte ouverte à un partage des rôles avec Marine Le Pen

SAINT-BARTHELEMY (Seine-et-Marne) — Bruno Gollnisch a laissé ouverte samedi l’hypothèse d’un partage des rôles avec Marine Le Pen au Front national, en déclarant devant les adhérents de Seine-et-Marne qu’il ne serait pas forcément candidat à la présidentielle de 2012 s’il était élu président du parti.

L’idée d’un « ticket » est devenu l’un des sujets de divergence entre les deux candidats à la présidence du FN, Marine Le Pen étant farouchement opposée à cette hypothèse qui romprait avec la tradition frontiste.

« Marine dit qu’elle est en campagne présidentielle. Moi, je ne confonds pas les échéances, je suis en campagne pour la présidence du Front national« , a lancé Bruno Gollnisch, devant une soixantaine d’adhérents réunis dans un restaurant à Saint-Barthélémy (Seine-et-Marne), dans le cadre de la campagne interne.

« Ca ne veut pas dire que je m’estime absolument incapable d’être candidat à l’élection présidentielle« , a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’une fois le nouveau président élu, « il appartiendra à nos instances de voir à ce moment-là, qui est le mieux placé pour porter nos couleurs » en 2012.

Vendredi soir, lors d’une réunion avec les adhérents de Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise, Marine Le Pen a réaffirmé son opposition à un « ticket », qui romprait avec la tradition frontiste.

« Que les choses soient très claires, le futur président du Front national sera le candidat à la présidentielle. Il ne peut pas en être autrement, c’est la nature de la Ve République », a-t-elle lancé, devant environ 80 personnes.

« Lorsqu’il y a un candidat d’un côté et un dirigeant d’un parti de l’autre, dans le meilleur des cas ça fonctionne en parallèle et dans le pire des cas ça fonctionne en opposition », a-t-elle ajouté, prenant les exemples des échecs d’Edouard Balladur en 1995 et de Ségolène Royal en 2007.

« Si Bruno Gollnisch est élu à la présidence du Front national, ce sera lui, le candidat à la présidentielle », a-t-elle conclu.

La campagne interne entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch pour la succession de Jean-Marie Le Pen s’achèvera en décembre, avant un vote des adhérents. Le futur président du FN sera désigné lors d’un congrès à Tours (15-16 janvier 2011).

dépêche AFP